A la faveur de l'un de ces innombrables périples il écrit cela :
Tu vois moi j'ai à peine 12 ans mais je suis quand même né en 1967 ... alors j'en ai vu passer des modes moto. Tous les styles de moto ont désormais de vraies qualités moteur et partie-cycle. C'est vrai quoi, soulève leurs jupes et tu verras. Une Ducati Diavel tient mieux le parquet qu'une Gsx-r des années 90 gràce à ses roues, ses freins et ses pneus de sportive. Ma Multistrada Enduro m'autorise un rythme inespéré sur les gros trails pachidermiques des années 90. Elle fait aussi bien qu'un Supermotard, une GT et une sportive réunies. Et maintenant que tout à progressé, que l'on a bien consommé ces nécessaires progrès et bien il semble que l'on revienne vers l'essentiel : faire de la moto. Le road trip est revenu au premier plan. C'est l'initiation à la moto de caractère (pour le caractère, je parle de l'homme pas de la moto). Le road trip te fait ressentir cet incroyable sentiment de liberté, ce champ des possibles pour lequel la moto a été inventée.
Et comme je suis ici, je vais relier ce propos à la voiture et ses innombrables grincheux de la dernière heure, les nostalgiques du double corps que parfois ils n'ont jamais eu, les endiablés de la propulsion pur jus que souvent ils n'ont jamais côtoyé, les virtuoses du talon-pointe à la sauce synchro et de la panne "du bon vieux temps" qui faisait surtout qu'elle gâchait le plus souvent un chouette week-end de sortie ou pire encore, nous mettait dans une merde pas possible avec les gamins derrière à déposer et l'heure du boulot qui n'attend pas.

Je vais revenir sur les nombreux "c'était mieux avant" qui retransmettent le plus souvent une fâcheuse méconnaissance du "avant" en question, alors même que la production auto de ces dernières années n'a sans doute jamais été aussi réjouissante tellement il y en a pour tous les goûts et (quasi) toutes les bourses.
Je prend un exemple tout sôt :
Ahhh, la 205 Rallye. Ce superbe 1300 de course, ses carbus, son poids plume... Ça au moins c'était de la bagnole ! Pas comme maintenant avec la clim', l'ABS et la direction assisté. Tout cela est foutu maintenant. Et l'AX sport ! Qu'est-ce que c'était chouette ! Tu enfumais tout le monde avec ça. Faut voir un peu !
Bien. La plupart de ceux qui osent ce commentaire n'achetaient déjà pas la voiture à son époque (elle n'était d'ailleurs pas franchement bon marché). J'imagine si Peugeot sortait une 208 vidée de tout et répondant peu ou prou à un cahier des charges identiques actuellement... ils en vendraient 3.

Car ce fameux 1300, qui était avant tout rugueux, absolument épouvantable à vivre au quotidien secondé par une paire de double corps qui n'arrivaient jamais à s'entendre correctement, son poids léger qui étaient bien plus dù à la plus désinhibée des pingreries qu'à une quelconque recherche de performance et une nette inclinaison à la bio-dégradation prématurée font que la plupart des intégristes du "avant" jetteraient l'éponge au bout du premier mois d'utilisation.
Vous allez me dire : oui d'accord, m'enfin il y a des gens qui en ont actuellement, qui sont vachement heureux, et qui sont bien loin de ce que tu évoques.

Je réponds certes ! Mais c'est quoi l'usage ? Une sortie de temps en temps ? 350 jours de forum et 15 jours de route ? Nous sommes bien loin ici d'un usage quotidien, qui n'était déjà pas la spécialité de cette auto étant neuve et qui peut vite tourner au cauchemar 30 ans après. Non cette voiture n'était pas mieux. Elle servait juste à s'engager en classe 1300 pour les lucides, et à faire le tour du balto le samedi matin pour les rêveurs.
bien. Tournons la page de cette chouette petite auto que personne ne regrette réellement, si ce n'est une poignée de respectables passionnés.

Donc c'était mieux avant. C'est surtout la plupart du temps une façon rassurante de se dire "de toutes façons j'ai pas les moyens de m'acheter ce qui se fait maintenant". C'est une première piste.
C'était mieux avant, il n'y avait pas toutes ces assistances. Oui. Elles n'existaient pas, tout simplement.
- Ce qui permettait de broyer sa R8 Major dans le cu* de la 404 de devant toutes roues bloqués sur un simple ralentissement.

- Ce qui permettait de se tuer comme un con au volant de sa 320i tout ça parce qu'il venait de pleuvoir sur le XAS qui ne pouvait rien faire de mieux que de regarder le train arrière passer devant.

- Ce qui permettait de se faire greffer le volant derrière la cloison nasale sous prétexte que le poteau EDF enneigé a refusé catégoriquement de reculer.

- Ce qui permettait de se manger du sanglier sauce motul parce que la lueur des H4 jaunâtres avaient bien du mal à traverser autre chose que le verre des Cibié.

etc. C'était pas mieux, c'était juste moins bien ou pas au point.

Et donc on regrette quoi dans tout ça ? Le déplacement ? Mettons de côté l'épouvantable matracage commandé par le trésor public pour ne retenir que le mouvement en lui même. Les voitures d'aujourd'hui n'ont jamais été aussi chouette à mener, qu'elles soient diesel ou essence.

Une voiture de maintenant, c'est l'assurance de démarrer du premier coup, d'arriver à destination quelle que soit la distance, de voyager dans des conditions de confort qu'il faudrait être maso pour refuser, de ne pas être à moitié sourd et complètement déshydraté sous prétexte qu'on s'est décidé à aller voir ces cons de sudiste...
Et que dire des performances ? Là où il fallait faire miauler de douleur nos anciennes Renault 11 GTX pour que sur un malentendu elles daignent accrocher 160 sur la grimpette qui mène de l'autre côté, une Megane TCE peut nous catapulter à 200 km/h sans malmener un seul instant sa boitoto.

Qu'est-ce qu'il pouvait y avoir de mieux dans une Audi 100 par rapport à une A6 d'aujourd'hui ? Rien. Absolument rien. Si ce n'est le plaisir un peu gland d'avoir le sentiment parfaitement virtuel de récupérer ses 20 ans... ou la voiture de Papa bien déformée par le prisme magique de l'enfance.

Donc ça, c'est bon pour le week-end, éventuellement. Pour tous les jours, je connais personne qui ne jetterait pas l'éponge en moins de deux, il suffit de regarder autour.

Donc le c'était mieux avant ne tient pas. Le voyage n'a jamais été aussi prolifique, l'accès aux circuits à explosé, les manifestations de tout genre sont nombreuses et variées et surtout, on peut sournoisement abattre de la moyenne de salaud sans que sa belle ni ses enfants ne chopent une diarrhée nerveuse en se demandant si chaque virage ne sera pas le dernier.
Je rejoins donc le lolo Cochet du dessus : faisons de la voiture, puisque de toutes façons, elles sont devenues à peu près toutes excellentes, et arrêtons de nous pignoler sur le dernier Newton Mètre ou la dernière imperfection que nous avons réussi à recenser chez le constructeur qu'on aime pas histoire de prouver au voisin qu'il a fait le mauvais choix. Profitons de l'incroyable confort de apporté par l'huile long-life et l'électronique embarquée, capable de servir tout aussi bien la performance que le way of life. Réjouissons nous d'être en 2017 et non en 1980.

Pour la tournure du texte, tant pis. J'écris ça en mangeant tranquillement. Mais vous avez compris le propos, je vous laisse rebondir ou pas.
