Vaste sujet le CT Millésime 2018, je pressens un grand cru, sur le plan des réformes et des dépenses pour les ménages.
A la lecture de l'article suivant j'imagine déjà le nombre de voitures sans CT sur leboncoin, les gens prient à la gorge pour réparer leur voiture nouvellement classé "polluante".
Vive l'écologie, vive la République et vive la France!http://newsdanciennes.com/2016/03/09/dossier-reforme-controle-technique-2018-trions-grain-de-livraie/ a écrit : Ce qui est appelé à changer pour le contrôle technique
En revanche, les points de contrôle ne sont plus binaires (soumis à contre-visite, et non soumis à contre-visite), mais étagés suivant trois niveaux d’impact : mineur (non soumis à contre-visite), majeur (soumis à contre-visite) et critique « constituant un danger direct et immédiat pour la sécurité routière ou ayant une incidence sur l’environnement, justifiant qu’un État membre ou ses autorités compétentes puisse interdire l’utilisation du véhicule sur la voie publique. »
Déjà, contrairement à ce qui a été dit, rien n’est défini à ce jour quant à l’immobilisation des véhicules en cas de défaut critique constaté, vous n’allez pas repartir à pied. Du calme donc, rien n’est encore défini au niveau national, surtout pour nous, amateurs d’anciennes. En effet, selon un échange avec Alain Guillaume, président de la FFVE, le Ministère des transports serait favorable à un allègement du contrôle technique pour les véhicules en carte grise collection, et ne remet pas en cause la périodicité de 5 ans. Il serait même envisagé de supprimer purement et simplement le contrôle technique pour les véhicules mis en circulation avant le 1er janvier 1960 (Benjamin en avait déjà parlé l’année dernière), même si, à titre personnel, j’ai peur que ce soit la porte ouvertes à toutes les dérives sur ces véhicules (qui j’en conviens roulent peu, mais empruntent les mêmes routes que les autres).
Les points du contrôle technique modifiés
Commençons par les sujets qui vont devenir soumis à contre-visite :
Fuite de freins : franchement, vous rouleriez avec vos freins qui fuient ?
Fuite de boîte : les joints de sortie de boîte, car bien souvent ce sont eux les coupables, ça se change, ça coûte pas super cher (si vous le faites vous-mêmes entendons-nous bien) et ça allonge la durée de vie de la boîte, donc plutôt tout bénéfice si vous songez à garder votre belle longtemps
Fuite moteur : comme sur la boîte les joints de carter, ça coûte rien, ça se change facilement et ça préserve le moteur car qui dit fuite, dit perte de pression, donc pareil tout bénef !
Refroidissement : les durits, là en effet, ça coûte un peu plus cher, mais les trois quarts du temps s’il y a fuite, c’est plus une question de resserrage, ou de mauvais montage, et toujours pareil, c’est mieux pour votre moteur
Pas de caoutchouc sur la pédale de frein : soyons honnêtes, ça surprend, mais une pédale métallique, lorsqu’elle est gainée de caoutchouc est lisse, essayez de freiner avec des semelles humides, la pédale ne restera pas forcément sous votre semelle surtout dans le cas des escarpins de madame ou des souliers de monsieur (n’oublions pas que cela concerne aussi monsieur et madame tout le monde, et qu’il peut pleuvoir quand nous sommes sur notre trente-et-un)
Course du frein à main : Je ne vois pas vraiment l’intérêt de me déboîter l’épaule, juste pour que mon frein à main soit serré, donc rien à ajouter, sauf peut-être pour les possesseurs de boites auto à convertisseur de couple, qui offrent un verrouillage de pont, sur ce point je reconnais qu’on est à deux doigts de l’aberration, mais vu qu’en-dessous d’un degré de fonctionnement, il fallait déjà repasser par la contre-visite, et que l’un va rarement sans l’autre….
Feu de recul inopérant : franchement, un mec qui recule sans feux allumés, c’est quand même un tantinet dangereux non ?
Mauvaise fixation du câblage électrique : un faisceau qui se balade, c’est un faisceau qui est appelé à se retrouver dénudé/brûlé/cassé, dois-je vous faire un dessin ?
Bruit excessif : il s’agit surtout des modifications (suppression d’un silencieux, silencieux modifiés) cependant, il n’y a pas de tolérances clairement explicitées pour le moment.
Corrosion sur le sous-bassement : il s’agit de corrosion importante au niveau des points d’ancrage sur les carrosseries autoporteuses, clairement, même si on est très consciencieux sur l’entretien de sa voiture, ce n’est clairement pas un des points qu’on vérifie le plus souvent, car nous n’avons pas tous une fosse ou un pont pour aller regarder ce qui se passe dessous.
Défauts remontés par l’OBD : là ce ne sont que les modernes qui sont concernées, mais n’oublions pas que d’ici quelques années, elles seront aussi éligibles collection.
Maintenant, enchaînons sur le sujet qui fâche, et surtout qui fait peur, les défauts critiques, qui pourraient (et je tiens au conditionnel, car aucune loi ou projet de loi n’est apparu(e) en ce sens) amener à une immobilisation du véhicule :
Présence de vapeurs et/ou de fumées toxiques dans l’habitacle
Corrosion perforante dans le châssis, les points d’ancrage de suspension ou le plancher
Au niveau du freinage, les défauts critiques le sont réellement : non fonctionnement, maitre-cylindre vide ou non fixé, système fuyard ou au bord de la rupture, câble de frein à main détérioré, plaquettes/garnitures de frein absentes ou usées au-delà de leur limite, disques ou tambours rayés/fissurés/mal fixés/cassés, course des pistons trop faible pour assurer un bon fonctionnement, roue ne freinant pas, ou encore plus de 50% de déséquilibre de puissance sur le train directeur.
Pour la direction : mauvaise fixation du boîtier/de la crémaillère, déformation d’un élément affectant la direction, boulons mal serrés, ou encore assistance défaillante impactant l’utilisation, mauvaise fixation du volant, jeu excessif dans la colonne de direction
Essuie-glace : visibilité fortement entravée dans le champ de fonctionnement
Feux stop : absence totale de fonctionnement, défaut de commutation
Faisceau électrique : risque d’incendie ou d’étincelles
Essieux : stabilité perturbée par défaut de fixation, jeux excessifs, ruptures, au niveau de l’essieu, des fusées, des roulements, des moyeux
Pneus : indice de charge inférieur aux spécifications, frottement du pneu sur la carrosserie, usure excessive (au-delà du témoin d’usure ou corde visible)
Suspensions : jeu excessif des ressorts, ressort manquant, ressorts inopérants, éléments fissurés ou cassés, stabilité affectée par le jeu d’un élément, suspension pneumatique inutilisable.
Châssis : longerons ou traverses fissurés, soudures rompues, corrosion mettant en péril la rigidité de la structure
Echappement : fuites mettant en danger la santé des passagers
Réservoir : mauvaise fixation du réservoir ou des conduites d’essence pouvant générer un début d’incendie, système GPL/GNC/GNL non conforme
Pare-chocs, risque de décrochage
Roue de secours : risque de chute, dans le cas de paniers externes
Moteur : fixations desserrées ou fissurées, modifications mettant en danger le fonctionnement et/ou l’environnement
Carrosserie, pièces présentant un risque de chute, distance insuffisante par rapport aux pièces en mouvement ou par rapport à la route, mauvaise fixation sur le châssis, portière risquant de s’ouvrir en circulation, sièges défectueux ou mal fixés, nombre de places dépassant la valeur autorisée
Autres matériels : ceintures de sécurité mal fixées, verrouillage ou blocage inopiné des serrures
Risque de chute des équipements de surpression de bruit
Pertes de liquides majeures (formation de gouttelettes)
Avant de crier à la catastrophe, sur ces points, il faut être honnêtes un instant, Je connais peu de conducteurs qui oseraient prendre la route avec ne serait-ce qu’un seul de ces défauts ! On les retrouve globalement dans deux cas : soit l’achat d’un véhicule à restaurer lourdement, auquel cas les points critiques seront traités lors de la restauration, soit il s’agit de véhicules que beaucoup d’entre nous n’hésitent pas à appeler « poubelles », et nous sommes tous d’accord pour dire qu’il est dangereux de les croiser sur la route !