Suite à ses annonces sur le Mondial de l’Automobile en octobre, le ministre de l’Economie Emmanuel Macron a confirmé, lundi 15 décembre, la mise en place d’une "task force" pour consolider la filière automobile. Le FMEA est rebaptisé Fond Avenir Auto et doit soutenir l’innovation et l’internationalisation.
Emmanuel Macron a tenu, lundi 15 décembre, une réunion du Conseil Stratégique de Filière (CSF) pour le secteur automobile, l’occasion pour le ministre de l’Economie de faire le point sur l’action des deux dernières années et d’affiner les annonces qu’il avait faites sur le Mondial de Paris en octobre. Créé fin 2012, le CSF a été doté lundi soir d’une nouvelle feuille de route qui court jusqu’en 2017, orientée sur la consolidation des entreprises du secteur.
Ces rapprochements entre PME et ETI doivent leur permettre d’innover et de se développer à l’international, pour devenir des leaders dans leurs secteurs. "Ces annonces contribuent à consolider la filière, en particulier les entreprises de petite taille, pour suivre les grands groupes à l’international, explique-t-on dans l’entourage du ministre. Elles doivent pour cela atteindre une taille critique".
230 MILLIONS D’EUROS POUR LE FOND AVENIR AUTO
Pour atteindre cet objectif, Emmanuel Macron a transformé le Fonds de Modernisation des Equipementiers Automobiles (FMEA), créé pendant la crise et abondé par Renault, PSA et les grands équipementiers, en Fonds Avenir Automobile (FAA). Le fonds disposera de 230 millions d’euros, soit la somme non-utilisée des 625 millions d’euros originels du FMEA. Le FMEA a procédé depuis 2008 à 13 consolidations et poursuivra cette mission en tant que FAA.
Deux nouveaux axes d’investissements vont compléter sa mission. Le FAA soutiendra l’internationalisation des entreprises, en aidant par exemple l’acquisition d’une société étrangère ou une implantation en Chine. Le FAA soutiendra aussi l’innovation des entreprises sur les projets liés par exemple au véhicule autonome. Emmanuel Macron a aussi voulu revoir la gouvernance du fonds, pour accélérer le rythme des investissements, et aussi attirer de nouveaux investisseurs. De nouveaux axes stratégiques ont aussi été définis.
PRÊTS D’AVENIR
Le FAA jouera aussi les banques en assurant un continuum d’investissements, via les prêts de développement "Avenir Automobile". Ces prêts soutiendront l’activité des entreprises du secteur, le temps qu’elles arrivent à un retour sur investissement de leurs innovations.
Toujours pour soutenir l’innovation, le ministre lancera en janvier un concours "Initiative PME 2015", doté de 20 millions d’euros, sous l’égide de l’ADEME. 50 millions d’euros seront aussi réservés aux PME de l’automobile, dans le cadre de l’action "Véhicules et transports du futur".
TASK FORCE
Pour lancer ces initiatives, Emmanuel Macron a mis en place une "task force". C’est Michel Rollier, président de la Plateforme de la Filière Automobile, qui l’a constitué avec quatre "sages" de l’industrie et du service public : Gérard Leclercq, ancien DRH de Renault, Didier Sépulchre, PDG de NTN/SNR Roulements, Serge Catoire, membre du CGE au ministère de l’Economie et industriel de l’aéronautique, et Didier Banquy, inspecteur des finances.
Leur rôle est d’identifier les entreprises nécessitant un soutien et les groupes qui pouvaient jouer un rôle de leader dans chaque filière du secteur automobile. Ce quatuor ne marque pas pour le gouvernement une défaillance de la PFA mais au contraire un soutien dans sa mission. Dans six mois, la task force remettra un rapport à Emmanuel Macron.
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